lundi 12 mars 2012

Le loup plaidant contre le renard par-devant le singe

Le loup plaidant contre le renard par-devant le singe est une obscure dispute de chiffonniers qui portent leur affaire devant un juge de fortune. Le jugement de ce dernier résout le problème par l'absurde.
J'ai donc placé le décor derrière une usine désaffectée, au milieu d'une décharge. La balance, symbole de la justice est cassée. Les codes sont à l'abandon. Et le juge se prélasse sur un "lit de justice", bancal et recouvert de l'hermine royale. Au sens propre, le lit de justice était, sous l'ancien régime, une séance solennelle du Parlement de Paris où le roi présidait en personne.

Jean de La Fontaine a rajouté cette petite note : "Quelques personnes de bon sens ont cru que l'impossibilité et la contradiction qui est dans le jugement de ce singe était une chose à censurer ; mais je  ne m'en suis servi qu'après Phèdre ; et c'est en cela que consiste le bon mot, selon mon avis."
Note rassurante : même au XVII° siècle, apogée de la culture française, certains avaient du mal à comprendre l'humour.

Phèdre est un fabuliste du 1er siècle qui a écrit une centaine de fables, souvent inspirées par celles d'Esope dont celle-ci  :

Livre 1, Fable 10LE LOUP ET LE RENARD JUGÉS PAR LE SINGE

Quiconque s'est fait connaître par de honteux mensonges perd toute créance lors même qu'il dit la vérité. Ésope le prouve dans cette petite fable.
Un loup accusait un Renard de l'avoir volé; le Renard soutenait qu'il était étranger à une aussi méchante action ; le Singe alors fut appelé pour juger leur querelle. Lorsque chacun eut plaidé sa cause, on rapporte que le Singe prononça cette sentence : « Toi, tu ne me parais pas avoir perdu ce que tu réclames; 10 toi, je te crois coupable du vol que tu nies si bien. »



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